LES TRANSITAIRES GALVAUDENT LE MOT PEUPLE

Le mot peuple dans tous les systèmes politiques concentrationnaires est dans toutes les sauces. Nos transitoires ne peuvent que s’en donner à cœur, eux qui confondent, peuple et rue, autorité de l’Etat et désordre, justice et chasse aux sorcières, scrutin démocratique et scrutin discrétionnaire MPP.

Sinon, le peuple est d’une vitalité pour tous les peuples du monde depuis les différentes révolutions, américaine et la française de 1789. La Révolution de 1848 est dite celle du peuple et les Burkinabè, peuple discipliné et patient, se sont épris aussi d’un évènement proclamé Révolution Démocratique et Populaire d’Août 1983.  Les insurgés payés et les autres, toujours désargentés, tentent de se rattacher à cet évènement comme à une légitimité. Alors, ils entonnent partout, la volonté du peuple, la loi du peuple, les exclusions voulues par le peuple que même quelques activistes comme le désinvolte inquisiteur national, Ibriga, professeur d’obscurités constitutionnelles, amoureux de Lénine, entonne. Le plus insupportable pour les républicains et les démocrates, c’est que le représentant de l’Oncle Sam au Faso, a mordu à l’hameçon des arnarcho-démocrates.

Dans une République, le peuple est le détenteur exclusif du pouvoir. Mais quand parle-t-on de peuple, puisque de lui seul découle la légitimité en raison du fait qu’il est le seul souverain. Les Révolutions au 18 ème ont érigé les vaillants peuples du monde en Souverains, là où les monarchies de droit divin, l’incarnaient. Mais la République, c’est d’abord, les valeurs de la démocratie, la souveraineté du peuple, l’égalité des citoyens et la liberté pour tous. C’est au nom de ces valeurs que Cicéron s’opposait à Jules César. Aussi depuis la conquête du suffrage universel, seul le vote libre, égal et secret permet de mesurer la volonté générale, majoritaire. Ce vote doit intervenir dans un processus électoral inclusif (ce n’est point le scrutin censitaire jadis en France ou discrétionnaire MPP en cours au Faso), transparent, équitable et crédible. C’est au bout d’un tel processus, que le juge constitutionnel peut valider ceci ou invalider cela parce que telle manœuvre frauduleuse aura été constatée, consignée par les observateurs, les partis politiques et par voie d’huissier commis par le plaignant.

Depuis quand a-t-on organisé un vote universel, transparent et équitable au Faso ? La dernière le fut pour l’élection du Président Blaise Compaoré, de l’ancienne législature et les municipales. Il est donc clair lorsqu’on est républicain, démocrate et de bonne foi, que la volonté majoritaire exprimée et sortie dans les urnes en 2010, violentée et renversée par les putschistes et poujadistes d’Octobre, est l’unique prise de poids de chaque coalition politique jusqu’à preuve du contraire. Personne ne peut aujourd’hui au Faso, se prévaloir de la volonté populaire. La République est morte, saccagée. Il n’y a pas de Président du Faso. Il n’y a qu’un Président de la Transition Révolutionnaire, imposé par les officines du doyen Ed. Ouédraogo et des comités chrétiens de base. La minorité révolutionnaire, dévorée et transie de vengeance, violente et révolutionnaire attardée, qui a pris le pouvoir par la force par l’organisation du désordre, est une minorité liberticide. D’ailleurs, elle viole la Constitution de 1991 pour mieux confisquer le pouvoir d’Etat en assumant sa vindicte abjecte.

La légalité républicaine est tout autre chose, chers compatriotes. La légalité républicaine est différente de l’arbitraire révolutionnaire. L’une est le produit du suffrage universel honnête et sincère tandis que l’autre est l’advenu d’une violente inouïe. Tôt ou tard, le Burkina Faso devra, pour renouer avec son passé de vaillance et de discipline, vaincre la peur des violents et Rétablir la légalité républicaine.

Bénéwendé Mahamoudou Kaboré

Bobo Dioulasso